Du nouveau concernant les facteurs de risques des formes précoces de maladie d’Alzheimer

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L’identification de facteurs de risques modifiables est un atout majeur dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. Grâce à des mesures préventives sur 12 facteurs de risques connus, nous pouvons réduire de 40% la survenue de la maladie d’Alzheimer. Cependant, sachant qu’il existe des formes précoces et des formes plus tardives de cette maladie, les facteurs de risques modifiables sont-ils différents pour ces deux formes et donc les mesures de prévention doivent-elle être différentes? Une étude récente s’y est intéressée.

/ L’importance de la prévention pour retarder la maladie d’Alzheimer

La prévention est un moyen d’action majeur dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. De nombreuses études ont démontré que la mise en place de mesures préventives permet réduire jusqu’à 40% le risque de développer ce type de pathologies.

La prévention se base sur l’existence de facteurs risques modifiables, c’est-à-dire sur lesquels nous pouvons agir pour moduler notre santé et donc notre bien vieillir. Dans la maladie d’Alzheimer, les recherches ont mis en évidence des facteurs de risques non modifiables mais également des facteurs de risques modifiables. Douze facteurs de risques modifiables ont été identifiés à ce jour (rapport du Lancet en 2020). Parmi ces facteurs, on retrouve l’hypertension artérielle, l’obésité, les déficits auditifs et l’isolement social.

Ces avancées sont cruciales dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées. Toutefois, existe-t-il des facteurs de risques spécifiques aux formes précoces de la maladie ou bien sont-ils identiques à ceux des formes plus tardives ?

Une étude récente répond à cette question fondamentale dans la prise en charge des formes précoces de la maladie.

/ Une nouvelle étude au service de la prévention de la maladie d’Alzheimer

Ces nouveaux travaux de recherche ont été effectués sur une cohorte prospective basée au Royaume Uni et regroupant 356 052 participants de moins de 65 ans sans diagnostic initial de démences.

Les chercheurs ont utilisé une liste de 39 facteurs de risques reconnus comme étant impliqués dans les formes tardives de maladie d’Alzheimer, notamment les facteurs sociodémographiques (ex : l’éducation et le statut socio-économique), les facteurs génétiques (ex : l’apolipoprotéine E), les facteurs de style de vie (ex : l’activité physique, la consommation d’alcool), les facteurs environnementaux (ex : les pesticides, les particules), les facteurs liés aux marqueurs sanguins (ex : la vitamine D, l’albumine), les facteurs cardio-métaboliques (ex : le diabète, l’utilisation d’aspirine), les facteurs psychiatriques (ex : la dépression, les troubles du sommeil) et d’autres facteurs (ex : les traumatismes crâniens, les dysfonctionnements de la thyroïde).

Les résultats de l’étude indiquent que parmi les 356 052 participants, 458 ont développés des formes précoces de maladie d’Alzheimer, dont 51,8% étaient des hommes ; soit une incidence de 16,8 pour 100 000 personnes-années.

/ Les 15 facteurs de risques associés aux formes précoces de maladie d’Alzheimer

Grâce à ces récents travaux publiés, nous savons aujourd’hui qu’il existe 15 facteurs de risques associés aux formes précoces de la maladie d’Alzheimer. Ces facteurs, dont la plupart sont modifiables, sont les suivants : le faible niveau d’éducation, le faible statut socio-économique, la présence de 2 allèles ApoE4, la consommation excessive d’alcool, les maladies liés  à l’alcoolisme, l’isolement social, les déficits en vitamine D, le niveau élevé de protéines C-réactives (marqueur biologique de l’inflammation), la faible force de poignée de main, les déficits auditifs, l’hypotension orthostatique (diminution de la pression artérielle pendant le passage de la position allongée ou assise à la position debout), les accidents vasculaires cérébraux, les diabètes, les maladies cardiaques et la dépression.

 A la lecture de la liste, nous remarquons qu’une grande partie des facteurs de risques associés aux formes précoces de la maladie d’Alzheimer sont également associés aux formes tardives de la maladie, comme par exemple l’isolement social et les déficits auditifs. Toutefois, il semblerait que les facteurs de style de vie soient moins impactant dans les formes précoces, peut-être du fait que les participants soient encore jeunes.

Finalement, cette étude renforce l’importance de connaitre les facteurs de risques modifiables et surtout l’importance de pouvoir retarder le plus tard possible le début des symptômes grâce à des mesures préventives adaptées pour lutter contre la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées.

Pour aller plus loin, retrouvez tous nos conseils pour agir au quotidien et repousser significativement l’arrivée des premiers signes de la maladie d’Alzheimer.

Source : JAMA Neurology 2024

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