Tremblements, lenteur des mouvements… mais aussi troubles de l’attention ou de la mémoire. Et si ce n’était pas « juste » Parkinson ?

/ Présentation de la maladie
La démence parkinsonienne désigne une forme de maladie neurocognitive qui survient dans l’évolution de la maladie de Parkinson.
Elle se manifeste par l’apparition de symptômes cognitifs — souvent discrets au départ — chez des personnes déjà diagnostiquées avec la maladie de Parkinson depuis plusieurs années.
Cette démence est liée à la progression des lésions dans le cerveau, notamment la présence de corps de Lewy dans certaines zones cérébrales, responsables à la fois des troubles moteurs et cognitifs.
Les premiers signes sont généralement :
- Des troubles de l’attention ou du raisonnement
- Des difficultés à planifier ou organiser des tâches
- Une perte de motivation ou des fluctuations de vigilance
- Des troubles de la mémoire plus tardifs
/ Un symptôme clé : quand ce n’est pas Alzheimer
La chronologie des symptômes est un élément clé :
➡️ Quand les troubles moteurs (tremblements, rigidité, lenteur…) précèdent les troubles cognitifs d’au moins un an (en général au moins 5 à 10 ans), on parle de démence parkinsonienne — et non d’une autre forme de démence.
/ Qui est concerné ?
- Personnes vivant avec la maladie de Parkinson depuis plusieurs années
- Généralement après 70 ans, mais cela peut varier
- Les troubles neurocognitifs majeurs surviennent chez 30 à 50% et même 80% selon certaines études, des patients parkinsoniens à un stade avancé
/ Comment fait-on la différence avec les autres maladies neurocognitives ?
- Le diagnostic repose sur l’histoire naturelle de la maladie (troubles moteurs anciens)
- Un bilan neuropsychologique complet est nécessaire. L’imagerie peut montrer des signes discrets, souvent moins spécifiques que dans la maladie d’Alzheimer
- Des hallucinations visuelles peuvent apparaître à un stade avancé, mais sont moins précoces qu’en cas de maladie à corps de Lewy
🧠 À noter : si les troubles cognitifs précèdent ou apparaissent dans l’année des troubles moteurs, on évoquera plutôt une maladie à corps de Lewy.
/ Où en est la recherche ?
La recherche s’intéresse aux facteurs de risque cognitifs dans la maladie de Parkinson comme la pollution, aux biomarqueurs permettant de prédire l’évolution vers une démence, ainsi qu’aux approches non médicamenteuses (stimulation cognitive, environnement adapté).
Des pistes sont également explorées autour de la neuroinflammation et du rôle des corps de Lewy.
⚠️ Important
Le diagnostic d’une maladie neurocognitive ne peut être posé qu’après la réalisation d’examens cliniques et paracliniques approfondis. En cas de doute sur l’un des symptômes évoqués, parlez-en à votre médecin généraliste, qui pourra vous orienter vers une consultation spécialisée.
/ Découvrez les autres maladies neurocognitives
Cet article a été rédigé par le Professeur Frédéric Blanc, Gériatre et neurologue, membre du comité opérationnel de la Fondation Alzheimer, dont l’expertise contribue activement à faire progresser la reconnaissance de cette pathologie.