Parmi les prises en charge possibles de la maladie d’Alzheimer, les patients peuvent bénéficier d’un accompagnement médicamenteux. Cette approche vise principalement à réduire les symptômes. On appelle cela les traitements symptomatiques.

/ Les stratégies médicamenteuses

Pour traiter certains troubles cognitifs, les médecins peuvent prescrire des médicaments qui modulent la production de neurotransmetteurs (ou molécules chimiques permettant la transmission de messages entre les neurones). On retrouve ainsi les anticholinestérasiques qui empêchent la dégradation de l’acétylcholine. Pour traiter les troubles du comportement (ex : agitation, irritabilité), les médecins peuvent prescrire ponctuellement des neuroleptiques et des antidépresseurs.

Dans tous les cas, la prise de médicaments de ce type n’est pas sans risque. Il est donc important que leur administration se fasse sous le contrôle rigoureux d’un médecin. Les professionnels de santé à consulter pour débuter un accompagnement médicamenteux sont les neurologues, les gériatres et les psychiatres.

Des stratégiques complémentaires sont également disponibles pour la prise en charge des patients Alzheimer; ce sont les stratégies non médicamenteuses.

/ Les stratégies non-médicamenteuses

Les stratégies non médicamenteuses ont pour objectif d’accompagner le malade dans son quotidien et de stimuler les fonctions cognitives de ce dernier. Il est fortement recommandé de réaménager l’environnement du malade à domicile pour lui faciliter les gestes du quotidien. L’ergothérapeute peut être consulté pour réaliser ce type de mission. Les malades peuvent également bénéficier de la stimulation cognitive. On peut ajouter à cela l’intervention d’un orthophoniste, d’un psychomotricien, et d’un neuropsychologue.

Lorsque le maintien à domicile est rendu difficile, il existe des accueils de jour et des établissements d’hébergement pour personne âgée dépendante (EHPAD).

Ce sont les proches du malade qui sont le mieux à même d’estimer sa perte d’autonomie. Initialement, ce sont les tâches les plus élaborées que le malade ne peut plus assumer : gestion financière, déplacement en voiture par exemple. Puis ce sont les capacités de communication ou d’autonomie à domicile qui seront altérées. Les actes simples d’hygiène, d’alimentation ou de locomotion sont les derniers à disparaître. Toutes ces difficultés s’anticipent et justifient la mise en place d’aides adaptées au niveau de handicap de la personne et en respectant sa dignité, tant sur le plan humain que juridique. A chaque étape de la maladie, il existe des solutions d’accompagnement du malade et de ses proches : aides financières, moyens humains, structures d’accueil de jour, hébergement temporaire ou à plus long terme.

Attention, l’institutionnalisation représente un véritable tournant dans l’histoire d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Afin qu’elle ne soit pas vécue comme un traumatisme, il convient d’anticiper en amont cette éventualité. La décision d’institutionnaliser le malade est souvent prise quand l’aidant principal ne peut plus faire face à l’accompagnement à domicile du malade en raison de la lourdeur des soins, de la surveillance ou des troubles du comportement, malgré l’accompagnement des professionnels ou la mise en place d’un accueil de jour. Il peut arriver que la maladie entraîne une véritable mise en danger du malade et/ou de son aidant. Il est conseillé de prendre contact avec les structures d’hébergement de manière anticipée. Un séjour de répit de quelques semaines peut faire la transition entre le domicile et la structure de long séjour et évaluer la manière dont le malade va s’adapter à ce nouveau mode de vie.

Ces méthodes sont particulièrement bénéfiques pour le patient lorsqu’elles sont appliquées très tôt dans le développement de la maladie.

/ Le rôle de l’aidant et les aides existantes

Lors de la perte progressive d’autonomie, la présence d’un aidant est souvent nécessaire. Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un proche ou d’un voisin. Toutefois, la place et le rôle de l’aidant doivent être bien définis pour préserver à la fois le malade mais aussi l’aidant lui-même.

La place et le rôle de l’aidant est avant tout de soutenir moralement le malade. Il est préférable de ne pas se substituer aux professionnels de santé et aux autres intervenants sociaux.

En ce qui concerne les aides,  la maladie d’Alzheimer est prise en charge à 100% une fois que le diagnostic est posé et que la maladie est déclarée comme affection de longue durée par le médecin traitant (affection de longue durée N°15 de l’Assurance maladie). Les aides médicosociales s’adressent essentiellement aux personnes en perte d’autonomie. Après 60 ans, c’est l’obtention de l’Aide aux Personnes Agées (ou APA) qui permet de mettre en place un auxiliaire de vie ou une aide-soignante pour la toilette par exemple. Avant 60 ans, une demande de Prestation de Compensation du Handicap (ou PCH) peut être adressée à la Maison départementale des personnes handicapées (ou MDPH). Une mise en invalidité pour incapacité professionnelle se justifie chez les malades jeunes non retraités.

Le parcours médicosocial peut s’avérer complexe et il convient de se rapprocher de la Maison pour l’accueil et l’intégration des malades Alzheimer (ou MAIA de secteur afin de bénéficier des aides adaptées. Sans oublier les mesures de protection juridique adaptée (curatelle, tutelle, directives anticipées).