Il nous arrive parfois de ressentir une forme de bien-être après avoir aidé quelqu’un, donné un peu de son temps ou soutenu une cause. Ce sentiment ne tient pas seulement à la satisfaction morale. Les neurosciences montrent que certains actes de générosité activent des régions profondes du cerveau associées au plaisir, à la motivation et au lien social. Pour autant, il faut rester nuancé. Ces mécanismes existent, mais ils ne se déclenchent pas de la même façon chez tout le monde ni dans toutes les situations.

/ Quand la générosité active le système de récompense
Plusieurs études en imagerie cérébrale ont observé que poser un geste altruiste peut activer des régions clés du système de récompense. Parmi elles, on retrouve le striatum ventral, le noyau accumbens ou encore le cortex orbitofrontal, connus pour leur rôle dans la motivation et le plaisir[1, 2, 3].
L’un des travaux les plus emblématiques est celui de Jorge Moll et de ses collègues en 2006[1]. Les chercheurs ont demandé à des volontaires de choisir entre conserver de l’argent ou le donner à une œuvre caritative. Résultat : lorsque les participants faisaient un don, les mêmes régions cérébrales s’activaient que lorsqu’ils recevaient une récompense personnelle. Autrement dit, aider autrui peut déclencher une réaction biologique comparable à celle d’un plaisir personnel immédiat.
/ Pourquoi ce geste crée une sensation de bien être
La générosité ne se résume pas à un transfert matériel. Elle mobilise aussi des réseaux impliqués dans l’empathie et le lien social. Lorsque nous aidons, notre cerveau semble reconnaître que nous renforçons les relations humaines, ce qui contribue à une forme de bien être intérieur.
Il ne s’agit pas d’un effet automatique. Certaines personnes ressentiront une véritable élévation émotionnelle, d’autres moins. Mais dans l’ensemble, la générosité peut favoriser une dynamique positive qui renforce le sentiment d’utilité et d’appartenance.
/ Une dynamique qui peut encourager d’autres comportements positifs
Lorsque la générosité procure du plaisir, elle peut inciter à renouveler le geste. Ce phénomène n’est pas systématique, mais il a été observé dans plusieurs études. Cela s’explique par l’activation des circuits de renforcement, qui encouragent la répétition des comportements associés à des émotions agréables. Ces mécanismes ne signifient pas que la générosité est un outil thérapeutique. Ils montrent simplement qu’aider ou donner peut s’inscrire dans un cercle vertueux qui nourrit l’équilibre émotionnel et la qualité du lien social.
/ Ce qu’il faut retenir
La générosité peut activer des zones du cerveau impliquées dans le plaisir, la motivation et la récompense[3]. Elle renforce aussi des circuits liés au lien social et peut encourager des comportements prosociaux. Ce n’est pas un mécanisme universel ni un outil miracle, mais une façon simple de créer de la valeur humaine et parfois, de ressentir un authentique bien être.
Et si ce sujet vous a donné envie de tester les effets de la générosité sur votre cerveau, vous pouvez toujours faire un don à la Fondation Alzheimer. Il paraît que cela active des régions très intéressantes… mais ça, c’est à vous de vérifier ! 😊
Références :
[1] Moll J et al. Human fronto mesolimbic networks guide decisions about charitable donation. 2006.
[2] Johansson et al. A neural link between generosity and happiness. 2017
[3] Cutler J et Campbell Meiklejohn D. A comparative fMRI meta analysis of altruistic and strategic decisions to give. 2019.
[4] Greater Good Science Center. The Science of Generosity. UC Berkeley.

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