Quel lien entre les troubles du sommeil et la survenue de la maladie d’Alzheimer ?

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Deux études américaines ont mis en évidence une corrélation entre un sommeil de mauvaise qualité et l’accumulation de la protéine Tau dans le cerveau. Cette protéine est responsable de la destruction des neurones dans la maladie d’Alzheimer.

/ UN REPOS BÉNÉFIQUE

Le sommeil est un état physiologique indispensable à la survie des êtres vivants synchronisés sur un rythme veille-sommeil. Ses bienfaits sur le corps sont nombreux notamment au niveau du cerveau qui va pouvoir se régénérer et intégrer dans la mémoire toutes les données importantes apprises dans la journée. En cas de perturbation de ces phases de sommeil, le risque de voir apparaître certaines maladies est augmenté comme la dépression. Depuis plusieurs années, de nombreuses publications établissent des liens entre le sommeil et la maladie d’Alzheimer sans pour autant trancher entre cause ou conséquence. Récemment une équipe américaine a découvert qu’un manque de sommeil pouvait augmenter dans le cerveau la quantité de protéine Tau à l’origine de la dégénérescence neurofibrillaire de l’Alzheimer.

/ le manque de sommeil associé à la maladie d’Alzheimer ?

Une première étude a été réalisée chez des personnes âgées de plus de 60 ans dont le sommeil a été enregistré par un électroencéphalogramme. Après analyse, les chercheurs ont mis en parallèle ces données avec les dosages de protéines Tau présents dans le cerveau et dans le liquide céphalo-rachidien (LCR). Alors que près de 80% des sujets avaient un état cognitif normal, plus le sommeil profond était perturbé, plus la concentration en protéine Tau dans le cerveau et dans le LCR était importante. Il en allait de même pour l’autre protéine impliquée dans la maladie d’Alzheimer, la béta amyloïde, dont l’accumulation dans le cerveau était elle aussi augmentée. Cette constatation fait écho à la deuxième étude réalisée par la même équipe de chercheur, dont le but était d’analyser les effets d’une privation de sommeil sur les fluctuations de la quantité de protéine Tau dans le cerveau. Chez la souris, l’augmentation de protéine Tau était de 90% lors d’activité normale de veille contre 100% lors d’une privation totale de sommeil. De plus, la propagation de la protéine Tau était plus rapide en cas de privation de sommeil au long cours.

/ Quels liens entre le sommeil et notre cerveau ?

Ces résultats montrent bien qu’il existe des liens entre le sommeil et la régulation dans le cerveau de différentes protéines dont celles responsables de la maladie d’Alzheimer. Il semblerait que durant le sommeil, existent des phénomènes de nettoyage dans le cerveau qui vont l’épurer de tout un tas de substances dont la protéine Tau. Néanmoins, aucune relation de cause à effet n’a été mis en évidence entre privation de sommeil et apparition de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs pensent tout de même, qu’il serait possible à l’avenir, de détecter précocement la maladie d’Alzheimer ou de repérer des personnes à risque de la développer en analysant la qualité du sommeil et de retarder l’apparition des symptômes en s’assurant de dormir suffisamment et profondément.

/ Les troubles du sommeil, marqueurs précoces de la maladie d’Alzheimer ?

Le Docteur Audrey Gabelle, membre du Comité Opérationnel de la Fondation Alzheimer, explique le lien entre les troubles du sommeil et la maladie d’Alzheimer :

Source : Lucey et al. Reduced non–rapid eye movement sleep is associated with tau pathology in early Alzheimer’s disease. Science Translational Medicine  09 Jan 2019: Vol. 11, Issue 474, eaau6550 DOI: 10.1126/scitranslmed.aau6550
Holth et al. Reduced non–rapid eye movement sleep is associated with tau pathology in early Alzheimer’s disease. Science 24 Jan 2019:eaav2546 DOI: 10.1126/science.aav2546

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