Nous savons tous combien les liens avec les autres font du bien au moral. Ce que montre aussi la recherche, c’est qu’ils jouent un rôle important pour notre cerveau. À tout âge, garder des contacts réguliers, discuter, participer à des activités ou simplement partager du temps avec les autres contribue à préserver notre mémoire. Un message qui résonne particulièrement en cette période de fin d’année, où les moments de partage ont une saveur particulière.

/ Les liens sociaux, un vrai atout pour le cerveau
De nombreuses études confirment que les personnes socialement actives présentent un risque plus faible de développer une maladie neurocognitive. La commission sur la prévention de ces pathologies créée par la prestigieuse revue médicale Le Lancet souligne ainsi que la faible participation sociale fait partie des facteurs de risque modifiables sur lesquels nous pouvons agir[1]. Des travaux plus anciens, mais toujours solides, ont montré que les personnes ayant un réseau social limité développaient plus souvent une maladie neurocognitive que celles bénéficiant d’un entourage actif[2]. Ces observations ont depuis été confirmées et publiées dans plusieurs revues scientifiques de grande ampleur, regroupant des dizaines d’études[3, 4].
/ Pourquoi les interactions sociales soutiennent-elles notre mémoire ?
Être en lien avec les autres, c’est beaucoup plus qu’un simple plaisir. Cela stimule notre attention, notre mémoire, notre langage, notre capacité à réfléchir et à nous adapter. Tout cela contribue à renforcer la « réserve cognitive », notre « capital-cerveau », qui aidera nos neurones à mieux résister aux effets de l’âge. Les relations sociales jouent aussi un rôle essentiel sur nos émotions. Elles réduisent le stress, améliorent le bien-être et renforcent le sentiment d’être entouré, des éléments qui soutiennent également le bon fonctionnement cérébral.
Le Professeur Philippe Amouyel le rappelle d’ailleurs dans Le Guide anti Alzheimer[5]: garder une vie sociale active fait partie des habitudes de vie les plus simples et les plus utiles pour entretenir sa mémoire.
/ Un bénéfice qui s’observe à tout âge
La bonne nouvelle, c’est qu’il n’est jamais trop tard ! Les recherches montrent qu’un regain d’activité sociale, même tard dans la vie, est associé à un déclin cognitif plus lent. Le cerveau reste capable de s’adapter et de profiter de ces stimulations, même à un âge avancé.
/ Comment mettre plus de lien dans son quotidien
Rester socialement actif ne signifie pas multiplier les engagements. Ce sont souvent les gestes simples qui comptent. Partager un café, appeler un ami, participer à une activité locale, rejoindre un atelier culturel ou sportif, s’engager quelques heures dans une association, échanger quelques mots avec un voisin. L’essentiel est la régularité et le plaisir que l’on tire de ces interactions. Elles créent du lien, du rythme, du sens et une présence dont notre cerveau bénéficie directement.
/ Ce qu’il faut retenir
Rester socialement actif fait partie des moyens les plus accessibles pour soutenir sa santé cérébrale. Les études montrent un effet protecteur réel, et les fêtes de fin d’année nous rappellent combien le lien humain compte. Partager, appeler, s’entourer, renouer… Ces gestes nous font du bien et aident aussi notre mémoire à rester vive.
Références :
[1] Livingston G. et al., 2020. Lancet Commission on Dementia Prevention.
[2] Fratiglioni L. et al., 2000. Influence of social network on occurrence of dementia. The Lancet.
[3] Kuiper J. S. et al., 2015. Social relationships and risk of dementia. Ageing Research Reviews.
[4] Penninkilampi R. et al., 2018. Social engagement and risk of dementia. Alzheimer’s & Dementia.
[5] Amouyel P. « Le guide anti-Alzheimer : les secrets d’un cerveau en pleine forme » Eds Le Cherche-Midi / le Livre de Poche

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