Minute Cerveau & Recherche – Episode 2

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Les actualités scientifiques de la semaine décryptées par la Fondation Alzheimer

Chaque semaine, la Fondation Alzheimer vous propose un tour d’horizon des dernières avancées scientifiques autour des maladies neurocognitives et plus particulièrement de la maladie d’Alzheimer : diagnostic, prévention, compréhension des mécanismes cérébraux… Voici l’essentiel à retenir cette semaine.

/ Episode 2 : semaine du 6 au 13 juillet 2025

Quelles sont les causes de la maladie d’Alzheimer ? Existe-t-il des parcours cliniques spécifiques ? Peut-on prédire son apparition avant les premiers symptômes ? Autant de questions majeures auxquelles les chercheurs tentent de répondre.

Agir tôt — bien avant les premiers signes — suppose de mieux connaître les facteurs déclencheurs ou de risque de la maladie.
Une étude récente, menée sur près de 25 000 sujets suivis en Californie, propose une nouvelle approche en identifiant quatre trajectoires cliniques typiques associées à Alzheimer, grâce à l’analyse des dossiers électroniques de santé et l’utilisation d’algorithmes capables de croiser un grand nombre de données.

Les quatre facteurs identifiés sont :
1️⃣ La santé mentale : en particulier la dépression, qui semble davantage concerner les femmes.
2️⃣ L’encéphalopathie : un terme regroupant plusieurs affections cérébrales (infections, toxines, lésions). Lorsqu’elle est présente, la progression vers Alzheimer est plus rapide et sévère.
3️⃣ Le déclin cognitif léger (Mild Cognitive Impairment ou MCI en anglais) : considéré comme un stade précoce bien connu dans l’évolution vers Alzheimer.
4️⃣ Les pathologies cardiovasculaires : facteurs de risque fréquents, parfois présents longtemps avant le diagnostic.

🔍 L’étude conclut qu’il est plus pertinent de suivre l’évolution combinée de ces facteurs au fil du temps que d’en observer un seul isolément. Ces résultats renforcent l’idée qu’identifier ces troubles permettrait de prédire plus finement l’apparition de la maladie, d’en améliorer le diagnostic et de renforcer la prévention.

Le vieillissement entraîne des changements dans nos organes, mais ceux-ci ne vieillissent pas tous à la même vitesse.
Jusqu’ici, on évaluait le vieillissement biologique par des marqueurs sanguins, des examens d’imagerie ou des bilans cliniques — souvent imprécis ou peu reproductibles. Désormais, la protéomique (étude des protéines dans l’organisme) offre une solution plus fine.

Des chercheurs ont ainsi mis au point un test sanguin capable d’estimer l’âge biologique de 11 organes, dont le cerveau, en analysant des protéines plasmatiques du sang. Les résultats ont été croisés avec des facteurs environnementaux (mode de vie, statut socio-économique, traitements médicamenteux).

Résultat ?
🔬 Un cerveau “jeune” est associé à une meilleure santé globale et une plus grande longévité.
⚠️ Un cerveau “âgé”, en revanche, augmente son risque de développer la maladie d’Alzheimer.

Ces découvertes ouvrent la voie à une approche prédictive de la santé du cerveau, où l’âge biologique pourrait devenir un indicateur-clé de prévention et d’accompagnement du vieillissement.

Le stress impacte fortement notre santé – et le cerveau n’y échappe pas.
Lors de situations stressantes (deuil, difficultés économiques…), notre corps produit du cortisol, une hormone qui peut perturber le fonctionnement cérébral, en rendant le cerveau plus perméable aux protéines inflammatoires.

Les régions du cerveau les plus touchées sont :

  • l’hippocampe (siège de la mémoire, apprentissage)
  • le cortex préfrontal (siège des prises de décision)
  • l’amygdale (siège des émotions)

Une étude menée sur 1 290 individus sans troubles cognitifs a évalué l’impact d’événements de vie stressants sur la santé de leur cerveau. Plusieurs variables ont été prises en compte : type d’événement, genre, niveau d’éducation, marqueurs biologiques de la maladie.

Les résultats parlent d’eux-mêmes:

  • Le décès d’un partenaire est associé à une hausse des marqueurs amyloïde et tau, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
  • Les pertes financières ou périodes de chômage sont liées à une réduction du volume de matière grise dans plusieurs régions cérébrales.
  • De plus, les femmes et les personnes moins diplômées déclarent plus d’événements stressants (deuil, précarité…).

👉 Cette étude souligne l’importance de prendre en compte les facteurs psychosociaux et le stress dans les stratégies de prévention, et de les adapter en fonction des profils de vulnérabilité.

/ Ce qu’il faut retenir cette semaine :

1️⃣ Dépression, déclin cognitif léger, affections cérébrales et cardiovasculaires, des précurseurs d’Alzheimer ?

2️⃣ Un test sanguin évalue l’âge biologique du cerveau : un cerveau plus “âgé” est plus à risque d’Alzheimer.

3️⃣ Des événements stressants peuvent favoriser des signes biologiques de la maladie d’Alzheimer : pratiquer la méditation ou le yoga, un moyen de contrer ces effets.

🔁 Rendez-vous chaque dimanche sur notre site et nos réseaux sociaux pour un nouveau point sur l’actualité scientifique.


🧠 Car mieux comprendre, c’est déjà mieux agir.

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