Le Docteur Stéphane Haïk est directeur de recherche au sein de l’Institut du Cerveau de Paris.
/ Comprendre pourquoi certains neurones sont touchés plus tôt dans la maladie d’Alzheimer
Dès les premiers stades de la maladie d’Alzheimer, certains neurones semblent plus fragiles que d’autres face aux effets toxiques de la protéine Tau. Pourtant, les raisons de cette vulnérabilité restent encore mal connues. Le projet du Dr Stéphane Haik s’appuie sur une technologie unique au monde, capable de détecter les premières traces anormales de la protéine Tau dans des neurones isolés de patients, avant même l’apparition de lésions visibles. En identifiant les facteurs qui rendent certains neurones plus sensibles, cette recherche vise à mieux comprendre les débuts de la maladie, à améliorer le diagnostic précoce et à ouvrir la voie à des traitements plus ciblés, avant que des dommages irréversibles ne s’installent.
/ Lauréat de l’appel à projets « Programmes innovants » 2025 de la Fondation Alzheimer avec le soutien de Malakoff Humanis
La maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées constituent un défi médical, social et sociétal parmi les plus importants dans le monde. Il est indispensable de mieux comprendre les mécanismes fondamentaux de cette maladie et d’accélérer le transfert des découvertes à l’homme. Faciliter la réflexion et l’innovation au-delà du champ de connaissances actuelles pour générer de nouvelles hypothèses est une priorité pour la Fondation Alzheimer. Au travers de son appel à projets « Programmes innovants », la Fondation Alzheimer soutient tous types de projets innovants et/ou à risque, dans le domaine des maladies neurocognitives dont la maladie d’Alzheimer.
Tout cela est possible grâce à la générosité de nos précieux donateurs et mécènes.
Ainsi, le Docteur Stéphane Haïk est lauréat de l’appel à projets « Programmes innovants » 2025. Son projet sera financé à hauteur de 299 940€, à compter du 1er janvier 2026 et pour une durée de 3 années.
/ Résumé scientifique
Maladie d’Alzheimer à un stade précoce : analyse de Tau dans chaque neurone
Les raisons pour lesquelles certains neurones sont plus vulnérables aux dommages liés à la protéine Tau dans la maladie d’Alzheimer restent encore mal comprises, notamment aux stades précoces de la maladie. Afin d’identifier les facteurs impliqués, nous utiliserons une technologie de pointe récemment mise au point, permettant de détecter l’activité pathologique de la protéine Tau dans des neurones individuels prélevés chez des patients. A ce jour, aucune autre technique de ce type n’existe au niveau mondial. Nos recherches porteront sur les neurones ne présentant pas d’agrégats de protéine Tau, mais ayant néanmoins des traces détectables de la protéine. Ces neurones représentent probablement le stade le plus précoce des lésions liées à la protéine Tau dans la maladie d’Alzheimer. En combinant la technique d’amplification et le séquençage d’ARN, nous identifierons les facteurs qui rendent certains neurones plus vulnérables que d’autres. Nous explorerons également le lien entre Alzheimer et tauopathie primaire associée à l’âge, considérée comme un stade précoce possible de maladie d’Alzheimer, en comparant les profils moléculaires des neurones de patients. En étudiant les événements précoces des lésions liées à la protéine Tau dans la maladie d’Alzheimer, nous apporterons des informations précieuses sur les raisons de la susceptibilité accrue de certains neurones, nous clarifierons le rôle de la tauopathie primaire associée à l’âge dans l’Alzheimer et nous contribuerons à la découverte de biomarqueurs précoces susceptibles d’améliorer le diagnostic et le traitement.