La génétique de la maladie d’Alzheimer fait avancer la recherche

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Grâce à la compréhension de la génétique de la maladie d’Alzheimer, plusieurs études de grande envergure sont en développement pour mettre au point et tester de nouveaux traitements ou améliorer le diagnostic par les médecins.

/ La génétique de la maladie d’Alzheimer aide les chercheurs

Bien qu’elles représentent moins de 0,1% des patients, les formes précoces héréditaires de maladie d’Alzheimer sont d’une grande aide pour la recherche. En effet, au sein d’une famille où la maladie d’Alzheimer présente une transmission héréditaire liée à un gène avec certaines mutations, il est possible de prédire la survenue de la maladie chez les descendants et la fratrie. Ces mutations entraînent les signes de la maladie à peu près au même âge que leurs proches parents malades. Les personnes pourront alors être suivies et inclues dans des protocoles scientifiques afin d’améliorer leur prise en charge diagnostique et thérapeutique.

A côté de ces formes rares, il existe des facteurs de risque génétiques qui eux concernent plus de 60% des patients et se rencontrent chez un quart de la population générale. Le principal d’entre eux est le facteur APOE4, une version appelée E4 du gène APOE. Cette situation est différente de la forme héréditaire car dans ce cas, on ne peut pas savoir si l’individu porteur sera obligatoirement malade et quand il le sera. En revanche, on peut clairement estimer son risque à un âge donné. Par exemple, la présence de 2 variations APOE4 chez un individu, concerne 2% de la population et donne un risque de 52% de développer la maladie d’Alzheimer à 85 ans pour l’homme et 68% pour la femme.

/ DEUX TYPES DE MÉDICAMENTS À L’ESSAI contre Alzheimer

Parmi les études de grande envergure en cours de réalisation, deux d’entre elles s’intéressent à l’efficacité des médicaments en prévention, c’est-à-dire avant l’apparition de la maladie.

  • L’étude Generation 2 porte sur 2000 personnes âgées de 60 à 75 ans sans signe de maladie d’Alzheimer mais porteuses du variant E4 du gène de l’APOE. Dans cet essai clinique, les chercheurs vont tirer au sort 1200 personnes qui vont recevoir, un inhibiteur de BACE-1, un médicament qui va bloquer la production de la protéine béta amyloïde accumulées sous forme de plaques dans la maladie d’Alzheimer. Les autres recevront un placebo. Les résultats seront connus dans 7 à 8 ans après un suivi clinique de minimum 5 ans, à la recherche des premiers signes de déclin cognitif.
  • L’étude DIAN-TU s’intéresse aux familles avec formes héréditaires de la maladie d’Alzheimer. La présence de mutations au niveau des gènes PSEN1, PSEN2 et APP provoque assurément la survenue de la maladie. Pour cette raison, il est très important d’essayer de proposer un traitement préventif avant que les signes n’apparaissent. Dans cet essai clinique contre un placebo, parmi les 438 personnes étudiées à travers le monde, la majorité recevront un traitement par un anticorps dirigé contre la protéine béta amyloïde dans l’espoir de faire reculer le plus possible le début de la maladie, voire de le stopper totalement. Les premiers résultats sont attendus pour 2023.

/ UNE AIDE AU DIAGNOSTIC pour les médecins

L’étude E-CASCAD soutenue par la Fondation Alzheimer et portée par le CMRR et le laboratoire de génétique du CHU de Rouen, va quant à elle évaluer l’utilité et l’impact du séquençage de l’exome entier (WES) dans la prise en charge de la maladie d’Alzheimer.

L’exome entier correspond à la totalité des parties de notre génome qui sont utilisées par nos cellules pour faire la séquence des protéines de notre organisme. Le WES permet grâce à une simple prise de sang, d’identifier toutes les mutations des gènes responsables de maladie d’Alzheimer mais aussi les facteurs de risque. En revanche, pour le moment, il ne s’utilise que chez les personnes déjà malades pour faciliter le diagnostic génétique. Les chercheurs vont tenter d’établir des recommandations à l’attention des médecins pour déterminer comment prescrire ce test, intégrer les résultats dans la démarche diagnostique du déclin cognitif et pour évaluer l’impact psychologique de ce type de résultats dans les familles.

En ciblant les différentes formes génétiques de la maladie d’Alzheimer, tous ces travaux vont permettre à la recherche d’avancer à grands pas dans les années à venir.

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