Hypertension : la pression sanguine, un ennemi caché du cerveau

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L’hypertension artérielle est connue pour fragiliser le cœur et les artères, mais ses effets sur le cerveau restent souvent méconnus du grand public. Une équipe du Weill Cornell Medicine (États-Unis) vient de montrer qu’une simple hausse de la pression artérielle suffit à perturber le fonctionnement du cerveau, et ce, bien avant l’apparition de troubles de la mémoire.

Grâce à une technologie d’analyse cellulaire ultra-précise, les chercheurs ont pu observer comment la tension artérielle élevée fait vieillir le cerveau prématurément. Une découverte majeure pour la prévention du déclin cognitif et de la maladie d’Alzheimer.

/ Quand la tension fait vieillir le cerveau avant l’heure

En étudiant le cerveau de souris soumises à une hypertension légère, les chercheurs ont analysé des dizaines de milliers de cellules, une par une. Ils ont constaté que dès trois jours d’exposition à l’hypertension, plusieurs cellules clés du cerveau commençaient à se dérégler :

  • les cellules des vaisseaux sanguins montraient des signes de vieillissement accéléré et une fragilisation de la barrière hémato-encéphalique, qui protège normalement le cerveau ;
  • les neurones régulateurs, chargés de maintenir l’équilibre électrique du cerveau, devenaient moins actifs et produisaient moins d’oxyde nitrique, une molécule essentielle à la bonne circulation sanguine ;
  • les cellules productrices de myéline, indispensables à la transmission rapide de l’influx nerveux, voyaient leur maturation ralentie, un phénomène comparable à celui observé dans certaines maladies neurodégénératives.

Au bout de six semaines, ces altérations précoces se traduisent par des troubles de la mémoire et des signes de détérioration de la substance blanche du cerveau.

Bonne nouvelle cependant : un traitement antihypertenseur courant, le losartan, a permis de limiter ces effets et de restaurer en partie la santé des vaisseaux cérébraux chez l’animal.

/ Protéger sa tension, c’est protéger sa mémoire

Cette étude révèle à quel point le cerveau est sensible aux variations de pression artérielle.
Les dommages liés à l’hypertension commencent bien avant les premiers symptômes cognitifs, d’où l’importance de surveiller sa tension dès le plus jeune âge.
Prévenir, dépister et traiter l’hypertension, c’est aussi préserver ses capacités cognitives et réduire le risque de maladie d’Alzheimer.

Un message clair : prendre soin de son cœur, c’est aussi donner un futur à sa mémoire.

Référence scientifique : Schaeffer S. M., Pacholko A. G., et al. (2025). Hypertension-Induced Neurovascular and Cognitive Dysfunction at Single-Cell Resolution. bioRxiv, doi : 10.1101/2025.04.14.648770

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