Chaque année, la conférence internationale AAIC (Alzheimer Association International Conference) est le rendez-vous incontournable pour des milliers de chercheurs et cliniciens, sur les maladies neurocognitives dont la maladie d’Alzheimer. Cet événement scientifique a pour ambition de partager les découvertes les plus récentes, d’encourager les collaborations internationales et de soutenir la nouvelle génération de chercheurs. L’édition 2025, qui s’est tenue à Toronto (Canada) du 27 au 31 juillet, a battu tous les records :
- 11 700 participants du monde entier
- Plus de 6 400 résumés de travaux ambitieux ont été soumis pour être partagés avec la communauté.
- Des centaines de présentations sur les dernières avancées en biomarqueurs, prévention, diagnostic précoce et traitements
Parmi les sujets phares abordés, les organisateurs ont souhaité mettre l’accent sur l’importance de la science dans nos sociétés et sur les découvertes au service des patients La prochaine édition aura lieu à Londres du 12 au 16 juillet 2026.

/ Une actualité à retenir : la prévention de la maladie d’Alzheimer est un enjeu de santé publique
L’une des priorités de la Fondation Alzheimer est de mieux faire connaitre les facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer et de promouvoir les stratégies de prévention. Lors du congrès mondial AAIC 2025, plusieurs sessions ont été consacrées à ce sujet essentiel. Parmi les discussions marquantes, une a particulièrement retenu notre attention : l’impact de l’exposition environnementale au plomb sur le cerveau
Le plomb, un ennemi silencieux pour notre mémoire
Les résultats d’une étude de grande ampleur menée sur 600 000 personnes sont sans appel : une exposition chronique au plomb, notamment dès l’enfance, entraine une augmentation de 20% des risques de troubles de la mémoire … jusqu’à 50 ans après l’exposition
Pourquoi ? Parce que le plomb, même à faible dose, peut provoquer des dommages durables pour le cerveau :
- Perturbation des mitochondries, qui fournissent l’énergie aux cellules
- Accumulation anormale de protéines Tau, impliquées dans les maladies neurodégénératives
- Altération de l’activité des neurones, fragilisant les connexions cérébrales
Une exposition plus fréquente qu’on ne le penses
Les sources d’exposition au plomb sont multiples et parfois insoupçonnées :
- Emissions liées au gazole,
- Industries (électronique, métallurgie, batteries)
- Particules en suspension dans l’air ou la poussière
- Peintures anciennes et canalisations au plomb
Même si des mesures de réduction ont été mises en place ces dernières décennies (normes environnementales, filtres catalytiques, interdiction progressives), le risque persiste, surtout dans certains environnements urbains ou industriels
Quels gestes simples pour se protéger ?
Agir à titre individuel, c’est possible :
- Aérer régulièrement son logement
- Faire le ménage avec des lingettes humides pour limiter la poussière contaminée
- Éviter les zones polluées pour les jeunes enfants
- Soutenir les politiques publiques de réduction des polluants neurotoxiques
La recherche le confirme : l’environnement joue un rôle majeur dans la santé de notre cerveau. Prévenir la maladie d’Alzheimer, ce n’est pas seulement une affaire de génétique ou d’âge. C’est aussi une question de société, d’écologie et de choix de santé publique.
/ Soutenir la recherche sur la maladie, une priorité mondiale partagée
La conférence AAIC est non seulement un lieu unique d’échanges entre chercheurs mais elle représente aussi une opportunité d’interactions entre les organisations engagées dans la recherche sur les maladies neurocognitives. Cette année encore, le consortium international des financeurs de la recherche sur les maladies neurocognitives s’est réuni le 29 juillet pour aborder les freins actuels à l’innovation et les solutions à mettre en place pour faciliter les découvertes dans le domaine :
- Baisse des financements publics, notamment aux États-Unis
- Incertitudes politiques impactant les collaborations
- Rôle essentiel du soutien philanthropique et privé
La Fondation Alzheimer en tant que membre actif de ce consortium, a pris part aux discussions et pour représenter la France, faire valoir ses engagements et partager ses initiatives de soutien aux jeunes chercheurs.