Chaque semaine, la Fondation Alzheimer partage les avancées les plus marquantes de la recherche scientifique. Dans cet épisode, trois études récentes apportent un éclairage nouveau sur la prévention, les mécanismes de la maladie et l’ampleur du défi mondial que représente Alzheimer.
De la marche quotidienne aux interactions immunitaires du cerveau, en passant par les nouveaux chiffres clés de 2025, ces découvertes rappellent combien la recherche progresse sur tous les fronts pour donner un futur à notre mémoire.
/ Les actualités de l’épisode du 10 au 16 novembre 2025
1. Le pouvoir de la marche sur le cerveau : un frein naturel à Alzheimer
Faire environ 5 000 à 7 500 pas par jour pourrait réellement ralentir la progression silencieuse de la maladie d’Alzheimer.
C’est la conclusion d’une étude parue dans Nature Medicine début novembre 2025, qui met en évidence un lien direct entre l’activité physique et la réduction des lésions cérébrales typiques de la maladie, bien avant l’apparition des premiers symptômes.
Les chercheurs ont suivi près de 300 personnes âgées, sans troubles cognitifs mais présentant une accumulation de protéine amyloïde dans le cerveau — un signe biologique précoce d’Alzheimer. Grâce à des capteurs mesurant précisément le nombre de pas quotidiens, ils ont pu observer comment l’activité physique influençait les marqueurs cérébraux et les fonctions cognitives au fil du temps.
Résultat : la marche n’a pas d’effet directe sur la quantité d’amyloïde dans le cerveau, mais elle ralentit nettement l’accumulation de la protéine tau, responsable de la dégénérescence des neurones et des atteintes des fonctions cognitives.
Les participants les plus actifs — ceux qui marchaient entre 5 000 et 7 500 pas par jour — présentaient une progression plus lente de l’accumulation de l protéine tau dans le cortex temporal inférieur, une région essentielle pour la mémoire.
Cette moindre accumulation s’accompagnait d’un déclin cognitif plus lent et d’une meilleure préservation des capacités fonctionnelles.
L’étude montre que ces effets positifs apparaissent dès 5 000 pas par jour, un niveau d’activité modéré et accessible à la majorité des personnes âgées.
Autrement dit, bouger régulièrement, même sans sport intensif, suffit à protéger le cerveau sur le long terme.
En agissant sur les mécanismes biologiques de la maladie, l’activité physique devient ainsi un véritable levier de prévention.
Une habitude simple, à la portée de tous, pour ralentir le déclin cognitif et garder son cerveau en bonne santé le plus longtemps possible.
2. Alzheimer : l’inflammation du cerveau au cœur du processus de la maladie ?
Les chercheurs ont mis en évidence un mécanisme jusque-là méconnu qui éclaire la façon dont la maladie d’Alzheimer progresse dans le cerveau.
Au-delà des dépôts de protéines anormales, ce sont les cellules immunitaires du cerveau, les microglies, qui semblent jouer un rôle déterminant dans l’aggravation des lésions.
En analysant des centaines d’imagees cérébrales et de prélèvements biologiques, l’équipe a observé que l’accumulation de protéine amyloïde ne suffit pas à elle seule à déclencher les réactions inflammatoires toxiques pour le cerveau.
Elle agit comme une étincelle, mais c’est l’activation excessive des microglies qui alimente la flamme : ces cellules, qui protègent le cerveau en condition normale, stimulent alors les astrocytes voisins, provoquant une réaction inflammatoire en chaîne.
Cette communication anormale entre microglies et astrocytes entraîne alors une surproduction de protéine tau, responsable de la dégénérescence des neurones et du déclin cognitif.
Ce travail renforce l’idée que la maladie d’Alzheimer n’est pas seulement une pathologie des protéines, mais aussi une maladie de la réponse immunitaire du cerveau.
Comprendre et maîtriser cette inflammation pourrait alors ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques, capables d’agir avant que les neurones ne soient irréversiblement atteints.
3. Alzheimer 2025 : des chiffres qui rappellent l’urgence d’agir
L’édition 2025 du rapport américain Alzheimer’s Disease Facts & Figures dresse un constat sans appel : la maladie d’Alzheimer continue de progresser dans toutes les régions du monde.
Le nombre de personnes touchées ne cesse d’augmenter, porté par le vieillissement de la population et le sous-diagnostic encore fréquent dans de nombreux pays.
Cette nouvelle évaluation faite grâce aux données statistiques américaines estime à plusieurs dizaines de millions le nombre de personnes vivant aujourd’hui avec une maladie neurocognitive liée à Alzheimer, un chiffre appelé à plus que doubler d’ici 2050 si aucune action majeure ne peut aboutir.
Les chercheurs soulignent également que la maladie reste sous-diagnostiquée : nombre de personnes vivent avec des troubles cognitifs sans prise en charge adaptée, ce qui retarde les interventions thérapeutiques et sociales.
Pour la Fondation Alzheimer, ces chiffres confirment l’importance de la recherche, de la prévention et du dépistage précoce. Chaque avancée scientifique, chaque découverte, chaque mobilisation citoyenne contribue à ralentir la progression de cette urgence sanitaire mondiale.
Agir tôt, mieux diagnostiquer, mieux accompagner : c’est ainsi que nous pourrons changer la courbe de la maladie.
/ Ce qu’il faut retenir cette semaine
- Prévention : marcher entre 5 000 et 7 500 pas par jour ralentirait la progression des lésions cérébrales liées à Tau dans la maladie Alzheimer.
- Recherche fondamentale : l’inflammation du cerveau, activés par nos défenses immunitaires, jouerait un rôle clé dans l’aggravation des lésions neuronales.
- Santé publique : la maladie continue de progresser à l’échelle mondiale, confirmant l’urgence d’agir en matière de prévention et de diagnostic précoce.
/ Rendez-vous dimanche prochain !
Ces travaux illustrent la richesse et la diversité de la recherche actuelle : des gestes simples pour préserver sa mémoire, une meilleure compréhension des mécanismes cérébraux et des données essentielles pour guider les politiques de santé.
À travers le monde, les chercheurs redoublent d’efforts pour comprendre, prévenir et traiter la maladie d’Alzheimer. Chaque découverte, chaque pas en avant, contribue à faire reculer la maladie et à protéger ce que nous avons de plus précieux : notre mémoire.
👉 Rendez-vous dimanche prochain pour un nouvel épisode de la Minute Cerveau & Recherche !

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