Chaque semaine, de nouveaux travaux de recherche viennent enrichir notre compréhension des maladies neurocognitives, dont la maladie d’Alzheimer. Mieux diagnostiquer, prévenir, ralentir ou accompagner : tels sont les défis scientifiques et médicaux que relèvent chercheurs et cliniciens dans le monde entier.
/ Les actualités de l’épisode 10 – du 22 au 28 septembre 2025
1. Alzheimer : quand les signaux électriques du cerveau se dérèglent
CAlzheimer : quand les signaux électriques du cerveau se dérèglent
Le cerveau communique grâce à des signaux électriques précis, qui permettent aux différentes régions de fonctionner et communiquer ensemble : apprendre, mémoriser, se concentrer… Ces signaux suivent des rythmes bien définis.
Mais dans la maladie d’Alzheimer, ces rythmes peuvent être perturbés. Cette étude a observé, chez des modèles animaux présentant à la fois des signes de la maladie d’Alzheimer et de petites lésions vasculaires, l’apparition d’activités électriques anormales dans l’hippocampe – une région clé pour la mémoire.
Deux anomalies ont été identifiées :
- des décharges épileptiformes, c’est-à-dire des pics d’activité électrique anormale,
- des oscillations à haute fréquence, plus rapides que la normale.
Ces altérations étaient associées à une aggravation des troubles cognitifs et à une accumulation plus importante des protéines amyloïde et tau.
Ces résultats montrent que des troubles de l’activité électrique cérébrale peuvent contribuer à la progression de la maladie. Mieux comprendre ces mécanismes pourrait ouvrir la voie à de nouvelles approches de diagnostic ou de traitement.
2. Alzheimer : quelles stratégies pour les traitements d’aujourd’hui et de demain ?
LDepuis plusieurs décennies, les chercheurs explorent différentes voies pour traiter la maladie d’Alzheimer : médicamenteuses, non médicamenteuses, soutien aux proches… Dans cet article de The Lancet, les auteurs font le point sur l’état actuel des traitements — et proposent une feuille de route pour l’avenir.
Ils montrent que, si certaines thérapies anti‑amyloïdes et anti‑tau offrent des bénéfices modérés, elles ne suffisent pas encore à inverser la maladie. De plus, chaque traitement présente des limites — effets indésirables, coût, accessibilité — et ne bénéficient pas de la même façon à tous les patients.
Les auteurs suggèrent une approche intégrée : combiner les traitements médicaux avec des interventions sur le mode de vie (exercice, alimentation, stimulation cognitive), un accompagnement structurel pour les patients et les aidants, et un meilleur accès à des soins adaptés. Ils rappellent également qu’un traitement contre Alzheimer n’est pas une solution unique, mais un ensemble de stratégies complémentaires : thérapeutique, sociale, préventive, personnalisée. Et que l’avenir réside dans l’adaptation aux profils individuels, la recherche de synergies entre approches, et la réduction des obstacles d’accès.
3. Vieillissement et Alzheimer : quand l’effet d’un gène diminue
Dans le cerveau, certaines fonctions sont assurées par des gènes qui régulent la production de protéines. L’un d’eux, Ap1s1, joue un rôle important dans le bon fonctionnement des neurones : il aide à transporter, trier et recycler les protéines nécessaires à leur activité.
Mais en vieillissant, l’activité du gène Ap1s1 diminue naturellement. Cette étude montre que cette baisse d’activité rend les neurones plus sensibles à deux facteurs clés de la maladie d’Alzheimer :
- la protéine amyloïde-β,
- et le stress oxydatif, une forme d’usure chimique.
👉 Ces résultats établissent un pont entre vieillissement normal et maladie d’Alzheimer, en montrant comment une baisse d’activité progressive de certains gènes peut fragiliser le cerveau… avant même l’apparition des premiers symptômes d’Alzheimer.
Ils ouvrent aussi une nouvelle piste thérapeutique : stimuler ou préserver l’activité de ces gènes pour mieux protéger les neurones.
/ En bref – Ce qu’il faut retenir
⚡ Des signaux électriques anormaux dans le cerveau pourraient aggraver la maladie d’Alzheimer. Une étude chez l’animal montre que certaines altérations des rythmes cérébraux sont associées à plus de protéines toxiques et à un déclin cognitif accru.
🧩 Vers une stratégie thérapeutique globale contre Alzheimer : un article de The Lancet plaide pour une combinaison de traitements médicaux, d’interventions non-médicamenteuses, et d’un meilleur accompagnement des patients et des aidants.
🧬 Le gène Ap1s1, essentiel au bon fonctionnement des neurones, perd de son efficacité avec l’âge. Cette perte rend les cellules plus sensibles aux effets de l’amyloïde et du stress oxydatif, deux éléments clés d’Alzheimer.
/ Rendez-vous dimanche prochain !
Cette semaine encore, les chercheurs nous rappellent que la maladie d’Alzheimer est un phénomène complexe, qui implique à la fois le vieillissement cellulaire, les signaux du cerveau, les facteurs environnementaux… et les réponses de notre société.
Qu’il s’agisse de traitements combinés, de nouvelles pistes diagnostiques ou de compréhension fine des mécanismes biologiques, la recherche avance, et avec elle, l’espoir d’un avenir mieux préparé.